Pourquoi le risque zéro peut être un risque

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Les produits phytosanitaires, tout comme les médicaments, font partie des produits les plus strictement réglementés au monde. La perception du danger ou du risque supposé qu'ils représentent est toutefois très émotive. Cependant, si vous essayez d'étouffer tout risque potentiel dans l'œuf, vous freinez également l'innovation, dont l'agriculture n'est pas la seule à avoir un besoin urgent face aux défis mondiaux actuels.  


Toxique signifie-t-il aussi dangereux ?  

ATTENTION, DANGER POUR LA VIE, PROTÉGEZ VOS ENFANTS! Vous devriez en fait trouver cet avertissement dans de nombreux potagers. En effet, la phasine, un composé protéique naturel contenu dans les haricots verts crus, peut provoquer des symptômes d'intoxication graves, même en petites quantités - 5 à 6 haricots pour les enfants. Heureusement, la phasine ne résiste pas à la chaleur, de sorte que ce poison mortel se transforme en plat sain dans la cuisine - un exemple très impressionnant de la différence entre danger et risque.   

Bien que nous utilisions souvent ces termes de manière interchangeable dans la vie de tous les jours, leur signification scientifique diffère considérablement: le danger décrit le potentiel d'une substance à nuire à la santé ou à l'environnement, tandis que le risque décrit la probabilité que ce dommage se produise réellement. La question de savoir si un danger est effectivement associé à un risque dépend avant tout de l'exposition, c'est-à-dire de la fréquence, de la durée et de la dose d'exposition au danger. De fortes doses de sel de table dans la consommation quotidienne sont nocives pour la santé et même mortelles - malgré cela, l’angoisse suscitée par la salière au rayon des épices est à juste titre limitée. 

Le fait que nous imaginons les substances « naturelles » comme plus sûres et moins toxiques que celles produites de manière synthétique contribue également à une perception très subjective du danger et du risque, notamment parce que les données environnementales sont souvent communiquées hors-contexte. Un exemple est la valeur limite suisse pour les polluants dans l'eau potable: elle est extrêmement basse et a été fixée il y a plus de 40 ans - non pas sur la base de données sanitaires, mais en se basant sur les concentrations les plus faibles que l'on pouvait mesurer à l'époque avec des méthodes analytiques. Des concentrations beaucoup plus faibles peuvent aujourd’hui être suivies analytiquement, ce qui explique l’idée fausse répandue selon laquelle la qualité de l’eau se détériore. 

Cette émotivité et cette incertitude se reflètent également dans l'interprétation rigide du soi-disant principe de précaution, selon lequel toutes les nuisances ou dommages envisageables suite à l'introduction d'un nouveau produit ou technologie doivent être évités à l'avance. Ce "better safe than sorry" sonne bien au premier abord, mais ignore le fait que le risque zéro ne peut être atteint même avec des mesures de précaution de plus en plus strictes. Cela est impossible ne serait-ce que parce que cela ignore les risques posés par les mesures de précaution elles-mêmes, y compris les conséquences de leur non-application. 

 

Better safe than sorry – vraiment? 

Dans les champs de colza suisses, par exemple, le dilemme de l'approche du risque zéro est très clair cette saison. Étant donné que la plupart des principes actifs modernes et efficaces pour lutter contre les ravageurs du colza ne sont actuellement pas enregistrés en Suisse, les agriculteurs doivent recourir à des moyens plus anciens et moins efficaces, ce qui entraîne non seulement des pertes de rendement massives, mais favorise également le développement de résistances chez les ravageurs. 

Face aux défis croissants auxquels sont confrontés les agriculteurs (conditions météorologiques extrêmes, pression des ravageurs, etc.), il est essentiel que la Suisse applique à nouveau le principe de précaution de manière plus pragmatique, sur la base d'une analyse coûts-bénéfices, comme le font déjà d'autres pays. Le fait qu'une technologie soit politiquement en vogue ou non ne devrait pas être un critère de décision. Il faut une évaluation factuelle des risques, c'est-à-dire une évaluation objective des risques dans l'application concrète. Si, pour des raisons politiques, nous exigeons un principe de précaution appliqué de manière rigide ou un risque zéro, alors de nombreux produits chimiques ménagers et autres produits de tous les jours ne devraient plus être vendus. Dans ce contexte, il faut également garder à l'esprit que l'introduction du droit de recours des associations a ralenti et a rendu plus difficile l'introduction de technologies d'avenir sur le marché national. Les pesticides sont cloués au pilori en bloc pour des raisons idéologiques, alors que dans le même temps, les nouvelles technologies telles que le Genome Editing, qui pourraient réduire l'utilisation de produits phytosanitaires, sont rejetées. Non seulement cela n'est pas crédible, mais cela freine également l'innovation dont nous avons tant besoin dans l'agriculture. 


COMMENT SYNGENTA GARANTIT LA SÉCURITÉ DES PRODUITS  

La sécurité est au cœur de notre culture d'entreprise et il est dans notre intérêt de protéger nos clients, nos agriculteurs et le grand public. Pour s'assurer que nos ingrédients actifs sont non seulement efficaces, mais aussi sûres pour les utilisateurs et l'environnement, les substances présentant des problèmes de sécurité sont rejetées au tout début du développement. 

Alors que les dispositions individuelles pour les dossiers de soumission dépendent du pays respectif, dans le domaine de la sécurité des produits, il existe une norme commune élevée que nous garantissons avec notre travail: avant la mise sur le marché, nous réalisons souvent plus de 1000 études par substance active afin d'évaluer les aspects toxicologiques, écologiques, les résidus et le métabolisme. L'objectif n'est pas seulement de garantir la sécurité des produits, mais aussi la traçabilité et la fiabilité des études.

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