Protection de l’air: Rester au-dessous des valeurs-seuils
Dans quelle mesure les normes de sécurité ont-elles évolué dans l’industrie chimique et pharmaceutique ces dernières années?
« Ici aussi, nous allons plus loin que ce que demande le canton. » Felix Wackernagel, chef « Process Technology and Analytics »
L’industrie chimique et pharmaceutique a fait beaucoup de progrès en matière de sécurité et de protection de l’environnement. Notre organisation faitière des industries scienceindustries a récemment publié une brochure sur ce sujet afin d’expliquer comment, les principes de Responsible Care ont permis d’implémenter des mesures de sécurité et de protection de l’environnement. Elle contient aussi des interviews réalisées avec des employés de Syngenta qui expliquent ce que l’entreprise fait pour la sécurité des individus et de l’environnement dans le domaine de la production et du stockage.
Lisez ci-après l’article extrait de la brochure « We Care » de scienceindustries avec Felix Wackernagel, Head Process Technology and Analytics.
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Le Valais est connu pour son tourisme. Mais il accueille aussi la chimie. Le site de Monthey est le plus grand site de production du monde de Syngenta. Quelles en sont les conséquences pour la sécurité et la protection de l’environnement ?
Le chimiste Felix Wackernagel dirige la division «Process Technology and Analytics» de Monthey. Il définit sa mission en ces termes: «Notre rôle est de soutenir la production, ici à Monthey.» Une activité qui se situe au niveau de l’économie d’entreprise et qui consiste à accroître l’efficacité et à optimiser les processus. « Nous essayons de faire plus avec moins.» Mais la sécurité et l’environnement restent une priorité. Aidé d’une équipe de 25 personnes (chimistes, ingénieurs, laborantins), M. Wackernagel veille à la fabrication de produits établis non seulement sur le site de Monthey, mais aussi chez des fournisseurs externes. L’entreprise cherche aussi à améliorer continuellement les substances actives établies, dites produits lean dans la langue de Syngenta. La production n’est pas sans risques, puisqu’elle mobilise des substances comme le phosgène, le chlore et le cyanure. Pour minimiser les risques, les substances ne sont pas stockées en vue de leur mise en œuvre, mais produites au fur et à mesure des besoins. Un élément primordial de la sécurité des processus est l’analyse de la sécurité et le contrôle des processus. L’analyse des risques se fonde sur les données chimiques de base. Là aussi, la technologie a évolué, déclare M. Wackernagel: «Les méthodes de mesure sont devenues plus précises, les instruments plus affinés.» Le cas échéant, les chimistes de Monthey sont aidés par des spécialistes des processus venus d’Angleterre.
Chaque processus produit aussi des déchets qui peuvent se présenter sous une forme gazeuse, liquide ou solide. Leur élimination est sévèrement réglementée. Mais comme le souligne Wackernagel: « Nous ne voulons pas seulement respecter la réglementation, nous voulons aussi l’influencer. Cela signifie que nous allons même plus loin que ce que demande l’Etat. » L’ordonnance sur la protection de l’air en est un exemple. « Nous voulons rester très en dessous des valeurs limites. Dans le domaine de la protection de l’air, nous nous fixons nos propres limites, qui correspondent à 25 pour cent des valeurs limites. » Pour que cela soit possible, il faut un travail de développement. Le contrôle des effluents gazeux requiert des connaissances techniques pointues et des méthodes de mesure sophistiquées.
Il en va de même pour les eaux usées. «Ici aussi, nous allons plus loin que ce que le canton demande», se félicite Wackernagel. Les eaux usées de l’usine de Monthey sont surveillées de très près. Un premier contrôle est effectué avant la station d’épuration, un second contrôle, après. Dans les stations de mesure, Syngenta accorde une attention particulière aux substances actives produites à Monthey. Les valeurs limites définies par jour pour les produits de dégradation sont extrêmement faibles: à 200 grammes par exemple. Pour atteindre ces objectifs ambitieux, tous les collaborateurs doivent se montrer vigilants. Et donc être bien formés. Pour cela, Syngenta a mis sur les rails un vaste projet de formation incluant e-learning, examens et validation des connaissances.
Selon M. Wackernagel, la gestion des changements, en particulier, est décisive pour la sécurité des processus. C’est ce que montre l’analyse des accidents. Un premier petit changement est suivi d’un autre un peu plus tard, et ainsi de suite. Les changements intervenus précédemment sont oubliés. Une série de petits changements peut mener directement à la catastrophe. Voilà pourquoi la gestion des changements chez Syngenta à Monthey s’effectue selon une procédure standardisée appelée MODAM (contraction de modification et amélioration). Elle définit le mode de gestion des changements dans le processus de production. Grâce au principe du contrôle double paire d’yeux et à une analyse validée des risques, le risque d’oubli diminue fortement. Chaque changement dans le processus de production est documenté et accessible à tous. Selon M. Wackernagel, le suivi des changements est capital, car le processus de production se modifie toujours un peu.