Technique moderne d’application – ce qu’il faut observer

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Les mesures de protection des plantes sont prises pour protéger les cultures contre les maladies fongiques, les insectes ainsi que les mauvaises herbes et, de cette manière, assurer la récolte. Une protection moderne des plantes requiert un niveau de connaissances élevé, car c’est un processus complexe.

Les facteurs décisifs pour réussir un traitement comprennent le choix du produit, la dose appliquée, le moment du traitement et la technique d‘application. Le volume de bouillie, le type et le calibre des buses doivent être adaptés à la culture à protéger et à l‘organisme nuisible à contrôler. De plus, on assiste ces dernières années à une augmentation drastique des exigences concernant l‘application des produits phytosanitaires, spécialement les contraintes environnementales et légales, si bien qu‘il n‘est pas toujours simple pour l‘agriculteur de faire ce qui est juste. Lors du choix du type et du calibre des buses, de la pression et du volume de bouillie, il y a quelques règles à respecter (voir graphique 1). La connaissance de ces règles facilite la décision et aide à éviter des erreurs.

Le calibre des buses influence le degré de couverture, la pénétration dans la culture et les risques de dérive

Grosseur des gouttelettes
  • Le degré de couverture de la surface à traiter diminue avec la grosseur des gouttelettes. Ceci peut être compensé, du moins en partie, par une augmentation du volume de bouillie. C‘est la raison pour laquelle des volumes d‘au moins 200 l/ha sont recommandés. Pour bien agir, les produits de contact ont besoin d‘un degré de couverture plus grand que les produits pénétrants. Un plus grand degré de couverture peut être obtenu en utilisant une plus grande pression (produisant des gouttelettes plus fines), des buses plus fines (= gouttelettes plus fines), des volumes supérieurs d‘eau et / ou une buse à jet plat standard.

  • Les gouttelettes plus grossières pénètrent mieux dans la culture que les gouttelettes plus fines, car elles possèdent une plus grande énergie cinétique (énergie d‘un corps en mouvement). Une bonne ou meilleure pénétration du produit dans la végétation ne peut pas être obtenue avec une plus grande pression mais seulement en utilisant des gouttelettes plus grosses! En voici la raison: en augmentant la pression, on diminue la grosseur des gouttelettes; celles-ci ont une énergie cinétique inférieure, restent en suspension dans l‘air et sont plus sujettes à la dérive.

  • Les gouttelettes fines produisent une meilleure couverture du végétal à protéger mais sont aussi beaucoup plus sujettes à la dérive que les gouttelettes plus grossières.

La technique moderne d‘application permet aux produits appliqués d‘atteindre plus sûrement leur cible et d‘y adhérer, tout en réduisant au minimum les pertes dues à la dérive ou à d‘autres causes. Pour assurer une application optimale selon les normes actuelles et atteindre les deux objectifs (bonne couverture et absence de dérive), il faut donner la préférence à une technique d‘application utilisant des buses produisant des gouttelettes de grosseur moyenne. On recommande des gouttelettes d‘un diamètre moyen en volume (VMD) d‘environ 150 à 450 microns (= 0,15 – 0,45 mm). La connaissance et l‘observation des règles citées facilitent grandement le choix de buses appropriées.

Les buses à jet plat conventionnelles sont aujourd‘hui de plus en plus remplacées par des buses à injection d‘air. Dans la buse à injection, le liquide à pulvériser  est mélangé à de l‘air aspiré dans la buse. Grâce à une baisse de pression dans la préchambre de la buse, la proportion de très fines gouttelettes est fortement diminuée. Des versions compactes ou longues sont disponibles sur le marché (voir image). Ces deux types fonctionnent selon le même principe. Les buses compactes sont utilisées avec une pression relativement basse de 1,5 à 6 bars (selon les fabricants). Les buses à injection longues s‘utilisent avec des pressions plus élevées, comprises entre 3 et 8 bars.


Comparaison des impacts de gouttelettes

Comparaison des impacts de gouttelettes sur un papier sensible lorsqu’elles ont été pulvérisées avec une buse à jet plat standard (gauche) ou avec une buse à injection d’air (droite), avec une pression uniforme de  2 bars. On constate différentes grosseurs de gouttelettes mais aussi diffé-rents types de dépôts et différents degrés de couverture. 

Les buses à injection d’air ont été développées pour réduire la dérive du brouillard de traitement. Pour cette raison elles sont  appelées buses anti-dérive. Les organismes aquatiques peuvent être spécialement affectés par la contamination des eaux de surface due à la dérive du brouillard de traitement lors de l’application de produits phytosanitaires. C’est pourquoi L’Office Fédéral de l’Agriculture (OFAG) a publié des directives sur les distances de sécurité à respecter par rapport aux eaux de surface et sur les mesures techniques permettant de réduire ces distances.  Avec une buse du groupe 3 (90% de réduction de dérive), la  distance de sécurité peut être réduite de 50 m à 6 m. Pour une distance de 20 m, il suffit d’utiliser une buse de la classe 2 (75% de réduction de la dérive).Cela vaut donc la peine de réfléchir un peu afin de choisir la buse appropriée qui permettra de tirer le meilleur profit possible des produits phytosanitaires mais aussi de préserver l’environnement et spécialement les eaux de surface en évitant toute contamination due aux dérives du brouillard de traitement.

L‘Institut Julius Kühn (JKI) en Allemagne a testé la plupart des buses disponibles dans le commerce quant à  leur aptitude à  réduire la dérive du brouillard de pulvérisation. Il les a réparties en 3 classes, selon que la dérive a été réduite de  50%, 75% ou 90% (ou 95%) en comparaison d‘une buse à jet plat standard (no 110 03).

Le tableau suivant du l’institut Julius Kühn (JKI), institut officiel allemand, permet de déterminer et d’optimiser la réduction de dérive. Suivant la buse utilisée, selon la pression de travail, il est possible par exemple d’obtenir une réduction de dérive de 50% (= 0,5 point, en jaune) ; 75% (= 1 point, en bleu) ; 90% (= 2 points, vert foncé) ou encore de 95% (= 3 points, vert clair).